Dans mon dernier article : entrepreneuriat et capital temps, la réalité je parlais du nombre incalculable d’investissements qu’il faut réaliser pour arriver à bâtir une entreprise pérenne et nous l’avons vu, pas forcément rentable. Il sera ici question de comment réussir et s’enrichir avec son entreprise. Quelle est LA raison qui fera de votre investissement une réussite et que l’on préfère souvent cacher au profit de belles allégations marketings. Je vais vous exposer comment je perçois la réalité du marché telle que je l’ai vécu.
Personne ne vous dit vraiment la vérité, tout comme quand il s’agit de répondre à combien de temps il faut réellement accorder à la réussite de son entreprise. Si on s’en tiendrait aux conseils des bloggeurs les plus populaires, soit disant nomades, un week-end suffirait pour monter un site commercial, promouvoir vos services et vous sortir un salaire supplémentaire.
En étant un minimum réfléchi vous vous doutez que tout ceci est du flan. Pourtant, la tendance n’est pas morte et ces bloggeurs (voir consultants en entreprise) sont toujours très sollicités par des nouveaux entrepreneurs en quête de solutions de développement rapide et efficace. J’évoque souvent la fameuse règle des 80/20 que l’on retrouve dans plusieurs manifestes du petit businessman, qui signifie que « 80 % des résultats est obtenu par 20 % du travail » qui colle plutôt avec l’idée de ces prédicateurs de fortune.
Toutefois, si nous appliquerions cette règle, cela ferait longtemps que je n’écrirais plus de newsletters, ni d’articles et que je ne publierais plus rien sur les réseaux sociaux. Il y a fort à parier que les podcasts n’existeraient pas, et sans doute que beaucoup des chaînes Youtube ne seraient pas de ce monde. L’objectif serait alors de faire le minimum syndical, (me concernant cela serait la logistique, recherche et développement pour la gamme de suppléments SuperPhysique, confections des colis, gestion du SAV…) et de s’en contenter pour profiter des gains, en pouvant éventuellement les réinvestir dans des actions plus rentables, mais ce n’est pas si simple.
Dans cet article je vais analyser pourquoi une entreprise peut réussir et s’enrichir en appliquant la loi des 80/20 et pourquoi une autre entreprise aussi compétente peut échouer.
Sommaire de l'article :
COMMENT RÉUSSIR ET S’ENRICHIR AVEC SON ENTREPRISE – LA VÉRITÉ
La loi du marché – le référencement
Aujourd’hui, en tant que « pure player » (entreprise exerçant dans un secteur d’activité unique) sur internet on peut se demander quelles sont les tâches les plus importantes. Quand on y réfléchit, on en viendrait à conclure (pour comprendre pourquoi, je vous laisse relire la conclusion de l’article entrepreneuriat et capital temps, la réalité) que rien n’est finalement important au vu de la rentabilité de nos actions, à part la technique toujours plus prédominante de l’amélioration du référencement. On pourrait donc ainsi tout laisser de côté, mettre un budget considérable dans la programmation du SEO et profiter de toutes ces heures pour faire plus de sport ?
Je serais prêt à signer demain si ça serait aussi facile.
Avec l’évolution du marché, les nouveaux algorithmes google, facebook, youtube et instagram, tous les principes marketings qui s’appliquaient avant, sont aujourd’hui désuets et tendent à l’être de plus en plus.
Le référencement occupe une place tellement grande dans la vie des entreprises, qu’il est aujourd’hui bien plus important que n’importe quel autre développement physique et palpable. Pour percer considérablement dans une activité, et pouvoir se rémunérer à hauteur de nos engagements, il n’y a plus de solutions, il faut vivre avec son époque et vivre avec son époque signifie placer correctement son entreprise sur google (ou Amazon dans des proportions bien gardées). Cette stratégie vaut dans différents domaines d’activités et est un principe fondamental indiscutable pour une entreprise commerciale.
La réussite sur Youtube
Sur Youtube, si vous souhaitez ériger votre nom en tête de liste, il faut faire du divertissement à un nouveau degrés, toujours plus poussé, à l’instar de ces stars streamant nuit et jour sur Twitch/Youtube/Mixer qui parfois s’inventent des personnages et se filment déguisés pour se donner une liberté créative plus importante. Nous vivons une époque où nous ne pouvons rien dire sans choquer les gens, mais à la fois tout le monde à envie de tout dire.
J’observe de loin la carrière de certains de ces entrepreneurs.. et notamment un streameur qui stream grimé, se camouflant derrière un personnage extravaguant, nerveux, critique, qui lui permet de dire tout ce dont il a envie de dire. Lui offrant ainsi une liberté extraordinaire pour développer son contenu, faisant évoluer son personnage dans le monde qu’il invente au fil des mois, tout en se déresponsabilisant quelque part de ce qu’il dit sans filtre, sous prétexte que son personnage irascible en est le seul auteur.
Un cas unique sur internet qui connait un succès grandissant à toucher environ 500 000 $ de rémunérations par mois de donations et autres sponsors. Même si d’apparence on aurait tendance à croire que c’est très simple et qu’il suffit de s’installer confortablement devant un ordinateur et une caméra pour faire pareil, je suis persuadé que le temps de réflexions et de scénarisation du divertissement qu’il propose représente le temps d’une vie !
Pour autant est-il le favori, non. Fait-il le plus de vues, non. D’autres ont réussi bien mieux que lui dans ce qu’il fait en streamant des jeux vidéos, en streamant de l’ASMR, sans parler, sans aucune originalité, sans aucun développement artistique. Aujourd’hui il peine à gagner des abonnés en comparaison à ces autres acteurs du marché.
Dans d’autres domaines nous pouvons tirer des conclusions similaires en prenant notamment pour exemples certaines boutiques en ligne qui ont su s’imposer comme des leaders du marché sans blog (sans contenu), et sans aucune socialisation de leur contenu (j’y reviens dans la conclusion).
Les analyses me font distinguer de façon basique 4 niveaux d’évolution pour un même marché sur une période de 10 ans pour les mêmes investissements :
- Une minorité d’entrepreneurs affichent une réussite fulgurante (souvent en peu de temps) avec des gains extraordinaires, dont le succès n’est pas toujours explicable.
- Des entrepreneurs qui affichent une réussite fulgurante en moins d’un an, avec des gains extraordinaires qui déposent le bilan avant 5 ans d’activité.
- Des entrepreneurs qui réussissent à vivre ou tout juste survivre de leur activité même avec des efforts considérables sur des périodes de 5 à 10 ans d’activité.
- Des entrepreneurs qui échouent rapidement avant 1 an d’activité.
On peut légitimement se demander de quoi est fait le succès des uns (qui ne semblent rien faire de particulier pour le mériter), les échecs des autres (malgré des efforts réalisés qui sont considérables), et la stagnation des derniers.
Existe-t-il des investissements permettant de réussir et s’enrichir avec son entreprise
La solution parfois nous ne l’avons pas, et il suffit de poser les édifices, de bien faire son travail malgré les difficultés, et de rester à l’affût d’une meilleure possibilité d’investissement. Avec le recul et l’expérience de certains investissements, c’est ce que nous pourrions nous dire.
Pour mon cas, persister dans ma première entreprise en cherchant par tous les moyens possibles de la développer, fut complètement inutile et sans doute qu’en laissant faire l’évolution naturelle, au fur et à mesure le résultat final aurait été le même. Mon rythme de vie, lui, aurait été complètement différent avec certainement plus que 3 semaines de vacances en 9 ans (même si le temps de vacances n’est pas une finalité en soi, il peut prouver d’une certaine liberté et donc d’une qualité de vie).
Bien que je vous ai déjà évoqué précédemment les événements « exceptionnels » commercialement inutiles que j’avais mis en place, comme le festival de musique ou par exemple l’organisation de la venue d’une Team professionnelle de sportifs de l’extrême mondialement connue, la recherche de produits uniques dont j’étais le seul revendeur en France, la création de ma propre gamme de vêtements, les opérations promotionnelles, le lancement de mon nouveau site de vente en ligne et son référencement, j’œuvrais également beaucoup pour augmenter la visibilité de mon enseigne.
Je profitais par exemple d’avoir un accès privilégié dans un établissement de loisirs privé (nightclub) pour y faire ma publicité auprès de ma segmentation de clients. Je passais ainsi régulièrement pendant mes temps de repos y déposer des prospectus et des coupons de remises imprimés pour l’occasion. J’y ai également organisé des événements bien précis, comme la « soirée de la glisse » qui se déroulait chaque année début janvier ou je tenais un stand de vin chaud décoré aux couleurs de mon entreprise, accompagné de mon équipe, vêtus de la tête au pied avec des vêtements de snow jusqu’au petit matin (je vous laisse imaginé notre état). Ces soirées comptaient jusqu’à 1 000 clients à qui j’offrais une boisson que nous avions préparé dans les cuisines du club en début de soirée.
Autre exemple, à partir de 2010 j’ai développé un partenariat avec une association Parisienne très active (organisation d’événement, etc) qui tenait un blog réputé via lequel nous publions des articles sur du matériel technique qui renvoyait vers ma boutique en ligne, contre des prix « amis » et des gratuités envoyés en guise de tests.
Je participais également à l’association des commerçants pensant à juste titre aider au développement du centre ville et défendre nos intérêts via de l’événementiel ponctuel, mais là encore à part payer des cotisations à l’année et des événements commerciales qui n’ont jamais aidé, se fut une perte de temps et d’énergie considérable.
S’il était si facile d’anticiper l’avenir que de l’écrire après coup, voilà le genre de capital temps que j’aurais pu épargner (cf. mon article entrepreneuriat et capital temps, la réalité). Même si cela parait être d’excellents investissements marketings, et une façon efficace de se faire connaître, les retombées économiques étaient insuffisantes et inintéressantes, c’est paradoxale et vous comprendrez pourquoi dans ma conclusion.
Au bon moment au bon endroit avec la bonne idée pour réussir et s’enrichir avec son entreprise
Success stories = être au bon moment au bon endroit avec la bonne idée.
La conclusion que nous pouvons tirer de ce récit est la suivante, et sans doute en avez-vous déjà cerné ses angles très complexes. Vous pourrez vous démener comme des esclaves, vous pourrez étudier le commerce dans ses structures les plus modernes et évolutives, tentant d’appliquer les dernières modes marketing, mais si vous n’êtes pas au bon moment, au bon endroit, avec la bonne idée, votre succès sera mitigé, voir nul.
Pour atteindre les sommets et réussir pleinement dans votre entreprise (comme nous pouvons l’entendre via une indépendance financière et une autonomie complète vous permettant des possibilités de développement attrayantes, sans risque d’échecs au moindres pressions concurrentes en moins d’une décennie) vous devrez créer une société unique, pour ne pas dire être le pionnier du marché que vous visez et profiter de cette situation pour vous positionner en leader. Le marché favorisera toujours les pionniers si vous savez vous tenir en position de référence (cf. les sites les plus populaires en musculation – sont les plus anciens, les bloggeurs professionnels encore en activité sont les plus anciens – les streameurs et les youtubeurs les mieux rémunérés sont les anciens).
Sans ces conditions bien particulières qui découlent soit d’une énorme chance, soit d’une analyse fortement complexe et rigoureuse du marché à long terme, vous pourrez sans doute (attention aux rares exceptions) persévérer dans tout ce que vous faites, réaliser des heures incalculables, pour un résultat décevant. Je pense que nous sommes d’accords pour dire que quand nous entreprenons des investissements en temps et en argent aussi conséquents, l’objectif n’est pas 2 000 €, mais 4 ou 5 000 et pourquoi pas même 10 000 €/ mois, mais dans un contexte inapproprié vous travaillerez probablement autant qu’un CEO du CAC40 pour moins de 2 000 € /mois.
De ce constat nous pouvons donc expliquer la popularité des bloggeurs stars qui vous vendent la réussite comme eux l’ont connu il y a 10 ans, puisque les plus populaires aujourd’hui sont aussi les pionniers dans ce domaine, ayant commencé a exploiter ce créneaux dans les années 2010 à son big bang. Aujourd’hui, vous pouvez reprendre les mêmes personnes, Olivier Roland & co, avec toutes leurs compétences que je ne remets pas en question, vous les faites repartir de 0, je vous parie qu’ils feront un bide et devront pointer au pôle emploi pour trouver de quoi remplir leur réfrigérateur.
C’est aussi pourquoi nous entendons parler encore et encore des mêmes YouTubeurs (fitness et musculation ou autres), les plus populaires sont aussi ceux qui progressent encore aujourd’hui. Tandis que tous les nouveaux avec les mêmes compétences peinent à sortir un smic de leurs activités. Le marché du fitness est saturé et n’est aujourd’hui plus un bon investissement (sans doute y-aura-t-il un renouvellement au fil des générations).
Pour finir sur mon exemple, quand j’ai créé mon entreprise, j’étais sans concurrents sur un arrondissement de 80 km, touchant un marché d’environ 15 000 clients potentiels dans la localité. Or, cela ne suffisait pas pour contrer la concurrence des revendeurs en ligne qui étaient en 2005 déjà bien implantés pour certains. De plus, il m’a fallu 4 ans pour lancer une boutique en ligne bien référencée à la hauteur des concurrents, ce qui était déjà trop tard dans l’historique du marché et des lois de google, pour en tirer un bénéfice intéressant. L’endroit était sans doute le bon avec la bonne idée, mais pas le bon moment dans un contexte économique compliqué – entre la fin du commerce de proximité et la nouvelle ère « Amazon » qui s’est voulue dévastatrice.
Depuis 2013 la plupart de mes concurrents, même les plus rentables ont mis la clé sous la porte, y-a-t-il donc un renouvellement générationnel du commerce qui s’opère, là aussi on peut se poser la question, mais cela dépend exclusivement du secteur d’activité et du contexte économique dans lequel vous évoluerez qui définira ces paramètres.
COMMENT RÉUSSIR ET S’ENRICHIR AVEC SON ENTREPRISE – CONCLUSION
Récapitulatif des conditions de rentabilité d’une entreprise (mon exemple)*
1) Type de commerce unique sur la localité – pas de concurrence directe
2) Des marques de produits uniques et sélectives de leurs points de vente (gamme de produit généraliste et technique)
3) Des produits dynamiques qui touchent un public nombreux sur une large tranche d’âge
4) Des produits très qualitatifs
5) Association active avec une structure unique dans toute la région
6) Boutique en ligne optimale
7) Boutique en ligne en partenariat avec une association réputée Parisienne
8) Communication ciblée et gratuite auto-gérée
vs
1) Petit commerce en voit de disparition
2) Centre ville mourant
3) Féroce concurrence en ligne
4) Domaine d’activité trop ciblé et cyclique
5) Domaine d’activité corrélé à la météo
6) Prix élevés
= Rentabilité non garantie.
Vous l’avez compris, être sans concurrence physique directe, disposer d’un bon potentiel client, et de produits uniques ne vous met pas à l’abris des difficultés selon l’activité économique dans laquelle vous évoluez (les métiers manuels |entre autres| évoluent à l’abris des récents changements sociaux et structurels du commerce).
Même avec un panel d’atouts à votre avantage si vous n’êtes pas pionnier, dans un domaine complexe avec un historique de plusieurs années, il se peut que quoi que vous fassiez même en consommant tout votre capital temps pour développer votre entreprise, cela ne sera pas suffisant pour tirer des bénéfices à hauteur de votre investissement (temps et argent). Et à ce stade de l’analyse, nous n’avons même pas tenu compte des qualités humaines nécessaires à ces investissements, qui sont également un facteur déterminant à votre réussite.
Il faut donc retenir que pour vous enrichir et rentabiliser vos efforts à leur juste valeur, vous devrez entreprendre vos investissements dans une activité niche, être pionnier dans celle-ci, dans un marché économique croissant (malheureusement rares sont les exceptions qui dérogent à cette règle).
*Cet exemple peut facilement se projeter sur la majorité des domaines d’activités commerciales ou de services.
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